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Strasbourg, le 29 décembre 2017, une jeune femme de 22 ans appelait le Samu aux alentours de 11h du matin pour demander de l’aide après avoir été prise de violents maux de ventre. Elle mourrait à 17h30 le même jour…
L’affaire bouleverse la Toile et il y a de quoi. Naomi Musenga est décédée le 29 décembre à l’hôpital de Strasbourg des suites d’une « défaillance multi viscérale sur choc hémorragique ». Il s’avère que la jeune femme, qui avait pourtant demandé de l’aide au Samu, n’a non seulement pas été entendue mais a été littéralement dénigrée et moquée par l’opératrice qui a reçu son appel.
Un enregistrement qui a été rendu publique et qui, en plus de faire froid dans le dos, ne peut que provoquer colère et indignation générale. Ecoutez:
Une enquête préliminaire a été ouverte par le Parquet de Strasbourg pour « non-assistance à personne en péril ». L’opératrice, qui serait « effondrée » après avoir pris conscience de la gravité des faits, a quant à elle été suspendue à titre conservatoire par la direction des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg.
Loin de défendre l’opératrice, le directeur de l’hôpital de Strasbourg dément formellement une cause de « surmenage » évoquée par les syndicats et confie au Parisien:
« Je suis formel à ce sujet. Nous avons vérifié : elle en était à son deuxième jour de travail consécutif. Le 29 décembre, elle avait commencé à travailler à 7h30 quand elle a répondu à l’appel de Naomi autour de 11h30, après un congé annuel de quinze jours. Selon les éléments transmis, je ne dis pas que l’activité n’était pas très soutenue, mais on ne peut pas parler de conditions exceptionnelles : il y avait l’effectif normal, à savoir trois permanencières et deux superviseurs ».
Du côté de la famille de Naomi Musenga, la douleur est vive et le manque de réponse se fait cruellement sentir. L’un des avocats, Me Mohamed Aachour, a dénoncé un « défaut d’information » au micro de France Info, précisant que les proches de la victime avaient tenté durant 4 mois de communiquer avec l’hôpital depuis quatre mois, en vain:
« C’est quelque chose de frustrant pour eux. Il a fallu que ça sorte dans la presse pour que les choses bougent! »
Et celui-ci de dresser la liste des questions restées sans réponses:
« Pourquoi n’a-t-elle pas été prise en charge ? Pourquoi est-elle morte ? Aurait-elle survécu si elle avait été prise en charge dans des délais extrêmement rapides ? [Mais également] pourquoi, après le décès, il a fallu attendre 112 heures pour pratiquer une autopsie ? Pourquoi sur cette autopsie, le médecin nous indique que le corps ou les organes sont dans un état de putréfaction avancée ? Quelles sont les conditions de conservation de ce corps ? ».
Autant de questions qui, espérons-le pour les proches de Naomi, trouveront tôt ou tard des réponses même si elle ne ramèneront pas à la vie cette jeune maman d’une fillette de 18 mois…